Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) est un document essentiel lors de la vente ou de la location d'un bien immobilier. Il informe sur la consommation énergétique et les émissions de gaz à effet de serre du logement, attribuant une étiquette énergétique allant de A (très performant) à G (très énergivore). Cette étiquette influence l'attractivité du bien, son prix, et les obligations légales du propriétaire, notamment en matière de travaux de rénovation énergétique. Il est donc crucial que ce diagnostic soit exact et reflète la réalité du logement. Une contre-expertise DPE peut s'avérer nécessaire si des erreurs sont suspectées.

Cependant, il arrive que le DPE soit contestable. Des erreurs dans la collecte des données (surface, isolation, type de chauffage), une application incorrecte des méthodes de calcul (notamment la méthode 3CL), ou un non-respect des normes et des réglementations en vigueur peuvent conduire à un DPE inexact . Dans ce cas, le propriétaire ou le locataire a le droit d'engager une procédure de contre-expertise pour faire rectifier le diagnostic et faire valoir ses droits en cas de litiges DPE . Ce guide vous explique la procédure de contestation DPE .

Introduction : comprendre les enjeux du DPE et le droit à la contestation

Le DPE a pris une importance croissante dans le secteur immobilier, devenant un outil d'information clé pour les acheteurs et les locataires, et un élément déterminant dans l'évaluation énergétique immobilière. En plus de son rôle informatif, il est devenu une obligation légale pour la plupart des transactions immobilières, y compris pour le DPE vente immobilière et le DPE location immobilière . Cependant, cette importance accrue a aussi mis en lumière les potentielles erreurs et les litiges qui peuvent découler d'un DPE mal réalisé. Il est donc primordial de bien comprendre les enjeux, les recours possibles en cas de désaccord, et les démarches pour améliorer son DPE .

Le DPE : un diagnostic clé, mais parfois source de litiges

Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), comme mentionné précédemment, est un document qui évalue la consommation énergétique d'un logement. Il vise à informer les futurs acquéreurs ou locataires sur la performance énergétique du bien. La réalisation d'un DPE est aujourd'hui obligatoire lors de la vente ou de la location d'un bien immobilier, ce qui souligne son importance dans le processus d'évaluation énergétique. Cependant, la complexité des méthodes de calcul, la diversité des logements, et la subjectivité de certaines estimations peuvent parfois conduire à des erreurs et des litiges. Un DPE peut contenir jusqu'à 150 points de contrôle, ce qui augmente le risque d'erreur.

L'importance du DPE dans les transactions immobilières est indéniable. Il influence la décision d'achat ou de location, mais aussi le prix du bien. Un DPE favorable peut augmenter la valeur d'un bien, tandis qu'un DPE défavorable peut la diminuer, parfois de plusieurs milliers d'euros. C'est pourquoi, en cas de doute sur la fiabilité du diagnostic, il est légitime de contester le DPE et de recourir à une contre-expertise . Le coût moyen d'un DPE varie entre 100 et 250 euros, un investissement qui peut s'avérer crucial.

La notion de contestation d'un DPE est donc intimement liée à la nécessité d'obtenir une information fiable et objective. La contre-expertise est un droit pour le propriétaire ou le locataire qui estime que le DPE initial n'est pas conforme à la réalité du bien. Cette procédure permet de faire réaliser un nouveau diagnostic par un autre professionnel, afin de vérifier et, si nécessaire, de corriger le DPE initial. Il est important de se rappeler que le diagnostiqueur initial est responsable des erreurs qu'il commet.

Pourquoi contester un DPE ? les motifs légitimes et les conséquences d'un DPE erroné

Plusieurs raisons peuvent justifier la contestation d'un DPE . Il peut s'agir d'inexactitudes dans les données collectées par le diagnostiqueur (surface habitable, matériaux d'isolation, type de fenêtres), d'une mauvaise application des méthodes de calcul (notamment la méthode 3CL), ou encore d'un non-respect des normes et des réglementations en vigueur. Ces erreurs peuvent avoir des conséquences importantes pour le propriétaire ou le locataire et peuvent engager la responsabilité du diagnostiqueur DPE .

Voici quelques raisons courantes de contestation :

  • Inexactitudes dans la surface habitable déclarée, pouvant impacter le calcul de la consommation énergétique par mètre carré.
  • Erreurs dans l'identification des matériaux d'isolation, notamment le coefficient de transmission thermique (Uw) des fenêtres.
  • Omission ou erreur dans l'inventaire des équipements de chauffage et de production d'eau chaude, influençant l'évaluation de la consommation énergétique.
  • Mauvaise prise en compte des caractéristiques des fenêtres et des portes (simple vitrage au lieu de double vitrage, par exemple).
  • Erreurs dans le calcul des déperditions thermiques dues à une mauvaise isolation des combles ou des murs.

Un DPE erroné peut entraîner plusieurs conséquences préjudiciables. Par exemple, un DPE défavorable peut dévaluer un bien immobilier de 5 à 15%, rendant plus difficile sa vente ou sa location. Il peut également entraîner des surcoûts énergétiques pour le locataire, qui se retrouve à payer des factures plus élevées que prévu, avec une augmentation potentielle de 10 à 30% sur la facture annuelle. De plus, un DPE erroné peut obliger le propriétaire à réaliser des travaux de rénovation non justifiés, avec un coût moyen de 5000 à 10000 euros.

Considérons, par exemple, un appartement de 75 m² dont le DPE indique une surface de 65 m². Cette erreur peut entraîner une surévaluation de la consommation énergétique par mètre carré, et donc une étiquette énergétique moins favorable (passant de D à E, par exemple). De même, si le DPE ne tient pas compte d'une isolation récente des combles réalisée avec une laine de verre de 300mm, il peut sous-estimer la performance énergétique du logement et affecter l'évaluation énergétique immobilière. Un propriétaire pourrait se voir contraint de réaliser des travaux d'isolation superflus, représentant une dépense inutile.

Le cadre légal : vos droits en matière de DPE et de contestation

Le DPE est encadré par des textes de loi qui définissent les obligations du diagnostiqueur et les droits du propriétaire ou du locataire. Il est important de connaître ces textes pour pouvoir faire valoir ses droits en cas de contestation . Ces textes précisent notamment les conditions de réalisation du DPE, les informations qu'il doit contenir, et les recours possibles en cas de litige et définissent le cadre de la responsabilité du diagnostiqueur DPE .

Plusieurs articles de loi sont pertinents en matière de DPE et de contestation . Par exemple, l'article L. 126-26 du Code de la construction et de l'habitation prévoit que le diagnostiqueur doit être certifié par un organisme accrédité par le COFRAC (Comité Français d'Accréditation). L'article R. 134-4 du même code précise les modalités de réalisation du DPE et les informations qu'il doit contenir. Enfin, l'article L. 271-4 du Code de la construction et de l'habitation prévoit le droit du propriétaire ou du locataire de demander des clarifications ou une contre-expertise .

Le diagnostiqueur a l'obligation de fournir un DPE conforme et fiable. Il doit réaliser le diagnostic avec diligence et en respectant les normes et les réglementations en vigueur. En cas de manquement à ces obligations, sa responsabilité civile professionnelle peut être engagée. Le propriétaire ou le locataire a donc le droit de demander réparation du préjudice subi en raison d'un DPE erroné et d'initier des recours .

La procédure de contestation du DPE : étape par étape

La procédure de contestation d'un DPE se déroule en plusieurs étapes. Il est important de suivre ces étapes avec rigueur pour maximiser ses chances de succès. La première étape consiste à identifier et documenter les erreurs contenues dans le DPE. La deuxième étape consiste à adresser une réclamation au diagnostiqueur initial. Enfin, la troisième étape consiste à demander une contre-expertise auprès d'un autre diagnostiqueur certifié DPE .

Première étape : identifier et documenter les erreurs

La première étape cruciale dans la contestation d'un DPE est l'identification et la documentation précise des erreurs potentielles. Une analyse minutieuse du DPE initial est nécessaire pour relever les incohérences ou les inexactitudes. Cette étape nécessite une comparaison attentive des données du DPE avec la réalité du bien immobilier et les documents justificatifs disponibles. Il est conseillé de faire appel à un expert pour une évaluation précise.

Voici quelques conseils pour examiner attentivement le DPE :

  • Comparer les données de surface habitable avec les plans du logement ou les actes notariés. Une différence, même minime (supérieure à 5%), peut impacter significativement le calcul de la consommation énergétique par mètre carré.
  • Vérifier la cohérence des informations relatives à l'isolation avec les factures de travaux ou les diagnostics précédents. Par exemple, si des travaux d'isolation ont été réalisés, ils doivent être mentionnés dans le DPE et le type d'isolant précisément indiqué.
  • Contrôler l'exactitude de l'inventaire des équipements de chauffage, de production d'eau chaude et de ventilation. Une erreur dans l'identification de ces équipements peut fausser considérablement le calcul de la consommation énergétique.
  • Utiliser des outils en ligne pour estimer la consommation énergétique du logement, en entrant les données réelles du logement (surface, isolation, équipements). Ces outils peuvent permettre de détecter des incohérences importantes entre le DPE et la consommation réelle du bien.

La constitution d'un dossier de preuves solides est essentielle pour étayer la contestation du DPE . Ce dossier doit contenir tous les éléments qui permettent de démontrer les erreurs ou les inexactitudes du diagnostic initial. Il est important de rassembler des documents pertinents et de les présenter de manière claire et organisée pour appuyer votre demande de contre-expertise .

Voici quelques exemples de documents à inclure dans le dossier de preuves :

  • Photos des éléments de construction (isolation, fenêtres, etc.) et des équipements (chauffage, ventilation, etc.), datées et légendées.
  • Factures de travaux de rénovation énergétique, mentionnant les matériaux utilisés et les performances énergétiques.
  • Plans du logement mentionnant les surfaces et les matériaux utilisés, notamment les épaisseurs d'isolation.
  • Devis de professionnels pour la réalisation de travaux d'amélioration énergétique, précisant les performances attendues.
  • Anciens diagnostics immobiliers (DPE, diagnostic amiante, etc.), permettant de comparer les évolutions du logement.

Deuxième étape : la réclamation auprès du diagnostiqueur initial

Une fois les erreurs identifiées et documentées, la deuxième étape consiste à adresser une réclamation au diagnostiqueur initial. Cette réclamation doit être claire, argumentée et étayée par les preuves rassemblées lors de la première étape. Il est important de respecter les formes et les délais pour que la réclamation soit prise en compte et pour préparer au mieux votre recours en cas de réponse insatisfaisante.

Pour rédiger une lettre de réclamation efficace, il est conseillé de :

  • Indiquer clairement les coordonnées du diagnostiqueur et les références du DPE contesté (numéro du DPE, date de réalisation).
  • Exposer les motifs de la contestation de manière précise et argumentée, en mentionnant les erreurs constatées et les preuves qui les étayent.
  • Joindre les copies des documents justificatifs qui étayent la contestation (factures, plans, photos, etc.).
  • Demander la rectification du DPE et la réalisation d'un nouveau diagnostic, en précisant les corrections à apporter.
  • Fixer un délai de réponse raisonnable au diagnostiqueur (par exemple, 30 jours), en indiquant qu'à défaut de réponse dans ce délai, une contre-expertise sera demandée.

Il est recommandé d'envoyer la lettre de réclamation en recommandé avec accusé de réception. Cela permet de conserver une preuve de l'envoi et de la réception de la lettre par le diagnostiqueur. En cas de litige ultérieur, cette preuve peut être utile pour faire valoir ses droits et facilite la procédure de contre-expertise . Le coût d'un envoi recommandé est d'environ 5 euros, un investissement modique pour sécuriser sa démarche et anticiper d'éventuels recours .

Le diagnostiqueur a un délai de réponse à la réclamation. Ce délai est généralement de 30 jours. Si le diagnostiqueur refuse de rectifier le DPE ou ne répond pas dans le délai imparti, il est possible de passer à l'étape suivante, qui consiste à demander une contre-expertise . En cas de refus, le diagnostiqueur doit motiver sa décision, en expliquant les raisons pour lesquelles il estime que le DPE est correct. Une absence de réponse peut être interprétée comme un refus implicite.

Troisième étape : la demande de contre-expertise

Si la réclamation auprès du diagnostiqueur initial n'a pas abouti, la troisième étape consiste à demander une contre-expertise auprès d'un autre diagnostiqueur certifié DPE . Cette étape permet de faire réaliser un nouveau DPE par un autre professionnel, offrant ainsi une évaluation objective et fiable de la performance énergétique du logement. La contre-expertise est un outil essentiel pour obtenir une évaluation impartiale.

Il est pertinent d'opter pour une contre-expertise lorsque le diagnostiqueur initial refuse de reconnaître ses erreurs ou lorsqu'il propose une rectification insatisfaisante. La contre-expertise permet d'obtenir un avis indépendant et impartial sur la performance énergétique du logement. De plus, la contre-expertise peut servir de base à une négociation amiable avec le diagnostiqueur initial ou à un recours juridique et peut aider à résoudre les litiges DPE .

Pour choisir un diagnostiqueur certifié DPE pour la contre-expertise , il est conseillé de :

  • Vérifier que le diagnostiqueur possède les certifications requises (par exemple, la certification DPE avec mention, délivrée par un organisme accrédité par le COFRAC).
  • Se renseigner sur son expérience et sa réputation, en consultant les avis clients et en demandant des références.
  • S'assurer qu'il est indépendant du diagnostiqueur initial, afin d'éviter tout conflit d'intérêts.
  • Demander un devis détaillé avant de confier la réalisation de la contre-expertise , en précisant les modalités de réalisation du diagnostic et les délais de remise du rapport.

La contre-expertise se déroule en plusieurs étapes. Tout d'abord, le diagnostiqueur réalise une visite du bien immobilier pour collecter les données nécessaires (surface, isolation, équipements, etc.). Ensuite, il analyse ces données et réalise les calculs de performance énergétique, en appliquant la méthode 3CL. Enfin, il rédige un rapport de contre-expertise qui présente les résultats de son analyse et les conclusions sur la performance énergétique du logement. Le propriétaire doit se montrer disponible pour répondre à ses questions et lui donner accès à tous les documents utiles (factures, plans, etc.).

Les coûts d'une contre-expertise peuvent varier en fonction de la taille et de la complexité du logement, et de la région. Ils sont généralement compris entre 150 et 400 euros. Ces coûts sont à la charge du demandeur de la contre-expertise , sauf si un accord amiable est trouvé avec le diagnostiqueur initial pour qu'il prenne en charge une partie des frais. Dans certains cas, l'assurance habitation peut prendre en charge les frais de contre-expertise , il convient donc de vérifier les conditions de son contrat.

La contre-expertise : un outil pour faire valoir ses droits

La contre-expertise est un outil puissant pour faire valoir ses droits en cas de DPE contestable. Elle permet d'obtenir un diagnostic fiable et objectif, qui peut servir de base à une négociation amiable ou à un recours juridique. Il est donc important de bien comprendre l'importance d'un rapport de contre-expertise de qualité et les suites possibles après la contre-expertise .

L'importance d'un rapport de contre-expertise détaillé et argumenté

Un rapport de contre-expertise de qualité est un document essentiel pour faire valoir ses droits. Il doit être clair, précis, argumenté et étayé par des preuves. Il doit permettre de comprendre les raisons pour lesquelles le DPE initial est contestable et de justifier la nécessité d'une rectification. Un rapport incomplet ou mal argumenté risque de fragiliser votre position.

Un rapport de contre-expertise de qualité doit contenir les éléments suivants :

  • Une description détaillée de la méthodologie utilisée pour réaliser la contre-expertise , en précisant les normes et les réglementations appliquées.
  • Une présentation claire des données collectées (surface, isolation, équipements, etc.) et des calculs effectués, en indiquant les valeurs de référence utilisées.
  • Une comparaison entre les résultats de la contre-expertise et ceux du DPE initial, en mettant en évidence les écarts constatés.
  • Une analyse des écarts constatés et des raisons qui les expliquent (erreurs de mesure, mauvaise application des méthodes de calcul, etc.).
  • Une conclusion claire et précise sur la performance énergétique du logement, en indiquant l'étiquette énergétique corrigée et les recommandations d'amélioration.

Il est important de savoir interpréter les résultats de la contre-expertise . Si la contre-expertise confirme les erreurs ou les inexactitudes du DPE initial, il est possible de demander la rectification du DPE. Si la contre-expertise contredit le DPE initial, il est possible de contester le DPE initial devant les tribunaux. Dans les deux cas, il est conseillé de se faire accompagner par un professionnel du droit, spécialisé dans les litiges immobiliers.

Les suites possibles après la contre-expertise : négociations, conciliation, recours juridiques

Après la réalisation de la contre-expertise , plusieurs suites sont possibles. La première option est la négociation amiable avec le diagnostiqueur initial, en lui présentant les résultats de la contre-expertise et en lui demandant de rectifier le DPE. La deuxième option est le recours à un médiateur ou conciliateur, pour tenter de trouver une solution amiable en cas de désaccord persistant. La troisième option est l'engagement d'une action en justice, pour faire trancher le litige par un juge et obtenir réparation du préjudice subi. Le choix de la stratégie à adopter dépendra de l'importance des enjeux et des chances de succès.

La négociation avec le diagnostiqueur initial peut permettre d'obtenir une rectification du DPE sans avoir à engager des procédures plus coûteuses et plus longues. Il est possible de présenter les résultats de la contre-expertise au diagnostiqueur initial et de lui demander de rectifier le DPE en conséquence. Si le diagnostiqueur accepte, il est important de formaliser l'accord par écrit, en précisant les corrections à apporter et les modalités de mise en œuvre.

Le recours à un médiateur ou conciliateur peut permettre de trouver une solution amiable en cas de désaccord persistant avec le diagnostiqueur initial. Le médiateur ou conciliateur est un tiers neutre et impartial qui aide les parties à trouver un terrain d'entente. La médiation et la conciliation sont des modes de règlement des litiges plus rapides et moins coûteux que l'action en justice. Le coût d'une médiation varie généralement entre 500 et 1500 euros, partagé entre les parties.

L'engagement d'une action en justice est la dernière option en cas d'échec des négociations amiables et de la médiation. L'action en justice permet de faire trancher le litige par un juge. Pour engager une action en justice, il est nécessaire de saisir le tribunal compétent et de respecter les règles de procédure. Une action en justice peut être longue et coûteuse, il est donc important de bien évaluer les chances de succès avant de s'engager dans cette voie. Les frais de justice peuvent varier de quelques centaines à plusieurs milliers d'euros, en fonction de la complexité du dossier et des honoraires de l'avocat.

Les bases légales pour une action en justice sont la responsabilité civile professionnelle du diagnostiqueur et les articles du Code de la construction et de l'habitation relatifs au DPE. Pour prouver la responsabilité du diagnostiqueur, il est nécessaire de démontrer qu'il a commis une faute et que cette faute a causé un préjudice. Le préjudice peut être la dévaluation du bien, la perte de chance de vendre ou de louer le bien, ou les surcoûts énergétiques. Il est important de constituer un dossier solide pour étayer sa demande et prouver le lien de causalité entre la faute du diagnostiqueur et le préjudice subi.

Les recours possibles contre le diagnostiqueur initial

En plus des recours amiables et judiciaires, il est possible d'engager des recours contre le diagnostiqueur initial auprès de son organisme de certification et auprès de la DGCCRF (Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes). Ces recours permettent de sanctionner les diagnostiqueurs qui ne respectent pas leurs obligations et contribuent à améliorer la qualité des DPE.

Il est possible de signaler les manquements du diagnostiqueur à son organisme de certification. L'organisme de certification peut diligenter une enquête et, si les manquements sont avérés, sanctionner le diagnostiqueur. Les sanctions peuvent aller du simple avertissement à la suspension ou au retrait de la certification, ce qui l'empêcherait d'exercer sa profession. Le signalement à l'organisme de certification est une démarche importante pour faire valoir ses droits et contribuer à la régulation de la profession.

Il est également possible de signaler les manquements du diagnostiqueur à la DGCCRF. La DGCCRF peut diligenter une enquête et, si les manquements sont avérés, sanctionner le diagnostiqueur. Les sanctions peuvent être administratives (amendes) ou pénales (emprisonnement), en fonction de la gravité des faits. Le signalement à la DGCCRF est une démarche importante pour protéger les consommateurs et lutter contre les pratiques frauduleuses.

Prévenir les litiges liés au DPE : les bonnes pratiques

Il est possible de prévenir les litiges liés au DPE en adoptant de bonnes pratiques dès le départ. Il est important de bien choisir son diagnostiqueur , de préparer la visite du diagnostiqueur et de bien lire et comprendre le DPE avant de le contester.

Bien choisir son diagnostiqueur dès le départ

Le choix du diagnostiqueur est une étape cruciale pour éviter les litiges liés au DPE. Il est important de choisir un diagnostiqueur certifié , expérimenté et indépendant, afin de garantir la fiabilité du diagnostic et d'éviter les conflits d'intérêts.

Pour vérifier les certifications et l'assurance du diagnostiqueur , il est possible de consulter le site internet du Ministère de la Transition écologique et solidaire. Ce site liste les diagnostiqueurs certifiés par région et par domaine de compétence. Il est également possible de demander au diagnostiqueur de présenter ses attestations de certification et d'assurance, ainsi que son attestation de responsabilité civile professionnelle . Il est recommandé de vérifier que les certifications sont en cours de validité et que l'assurance couvre les risques liés à la réalisation des DPE.

Il est recommandé de comparer les devis et les prestations proposées par plusieurs diagnostiqueurs avant de faire son choix. Il est important de vérifier que le devis est clair, précis et détaillé, en indiquant les prestations incluses et les éventuelles options. Il est également important de s'assurer que le diagnostiqueur propose une assurance responsabilité civile professionnelle , afin de se protéger en cas d'erreur ou de manquement. Le prix d'un DPE ne doit pas être le seul critère de choix, il est important de privilégier la qualité et la fiabilité du diagnostic.

Il est conseillé de se renseigner sur la réputation du diagnostiqueur auprès d'autres clients, en consultant les avis clients sur internet ou en demandant des recommandations à son entourage. Il est également possible de se renseigner auprès des organisations professionnelles de diagnostiqueurs, qui peuvent fournir des informations sur les compétences et l'éthique des professionnels.

Préparer la visite du diagnostiqueur : faciliter son travail et lui fournir les informations nécessaires

Pour faciliter le travail du diagnostiqueur et lui permettre de réaliser un DPE fiable, il est important de bien préparer sa visite. Il est conseillé de rassembler les documents pertinents, d'être présent lors de la visite et de signaler les éventuelles particularités du logement. Une bonne préparation contribue à limiter les risques d'erreur et à faciliter la procédure de contre-expertise en cas de besoin.

Les documents pertinents à rassembler sont les plans du logement, les factures de travaux, les anciens diagnostics immobiliers et les contrats d'entretien des équipements. Il est important de mettre ces documents à disposition du diagnostiqueur dès le début de la visite, afin qu'il puisse les consulter et les utiliser pour réaliser son diagnostic.

Il est important d'être présent lors de la visite du diagnostiqueur pour répondre à ses questions et lui fournir les informations nécessaires. Il est également possible de l'accompagner lors de sa visite pour lui montrer les particularités du logement et lui signaler les éventuelles difficultés d'accès.

Il est conseillé de signaler au diagnostiqueur les éventuelles particularités du logement, telles que les travaux réalisés, les équipements récents ou les problèmes d'humidité. Il est également important de lui signaler les éventuelles difficultés d'accès, afin qu'il puisse prendre les mesures nécessaires pour réaliser son diagnostic en toute sécurité.

Bien lire et comprendre le DPE avant de le contester

Avant de contester un DPE, il est important de bien lire et de comprendre le rapport. Il est conseillé de prendre le temps d'analyser le rapport en détail et de ne pas hésiter à demander des explications au diagnostiqueur . Une bonne compréhension du DPE permet de mieux identifier les éventuelles erreurs et de mieux préparer sa contestation .

Il est important de vérifier que les informations contenues dans le rapport sont exactes et cohérentes, en comparant les données du DPE avec les documents du logement et les constations faites lors de la visite. Il est également important de comprendre les méthodes de calcul utilisées pour établir le DPE, afin de mieux identifier les éventuelles erreurs de calcul.

Si des doutes subsistent sur la fiabilité du DPE, il est possible de demander des explications complémentaires au diagnostiqueur . Le diagnostiqueur a l'obligation de répondre aux questions du client et de justifier les résultats du DPE. Il est important de poser des questions précises et de demander des explications claires et compréhensibles.

En France, environ 15% des DPE contiendraient des erreurs, justifiant la nécessité de bien vérifier les informations et, le cas échéant, d'initier une procédure de contestation . Une contre-expertise peut alors s'avérer nécessaire pour obtenir un DPE fiable et objectif.

La contre-expertise, un levier pour obtenir un DPE juste et fiable

La contre-expertise DPE est un outil essentiel pour garantir la fiabilité des diagnostics de performance énergétique et protéger les droits des propriétaires et des locataires. Agir rapidement face à un DPE douteux est crucial pour éviter des conséquences financières négatives. La procédure, bien que pouvant paraître complexe, est accessible et peut aboutir à un DPE reflétant fidèlement la réalité du logement. N'hésitez pas à faire valoir vos droits et à demander une contre-expertise si vous estimez que votre DPE est erroné.